lundi 5 janvier 2009

Un peu d'histoire


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Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875

Rue du Faubourg Saint-Antoine
XIe, XIIe arrondissements de Paris
(...)
Nous croyons, en outre, qu'il possédait, au milieu du faubourg, à gauche, la ci-devant forge royale, dont l'existence remontait à l'époque où les rois habitaient le palais des Tournelles, et dont le nom s'est conservé à une impasse, qu'encaissent de vieilles constructions.

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Dans les années 1970...
Petite histoire de la Forge Royale
par Christophe Prébois

Lors de recherches à la bibliothèque historique des PTT, j'ai eu la curiosité de consulter l'annuaire de Paris par rues de 1970. Parmi les commerces et activités de la rue on comptait une épicière, Mademoiselle Touitou, un "commerçant", M. Marquès, un bijoutier, M. Lévy, un M. Crombez dans le secteur des "luminaires bambou", un tailleur, M. Morgentin, un tapissier du nom de Couture, un boucher, M. Goldminc, un Napolitano, ébéniste, un vernisseur, un café, une Maria Adenis boulangère, un fabricant de luminaires en fer forgé, un miroitier; sans compter un professeur, Mme H. Debove et une receveuse RATP, une certaine Mme Goffinet dont je ramassai l'année dernière, lors, je suppose, de son décès ou de son départ vers une riante maison de retraite, parmi quelques déchets, un lot de cartes de visite inutilisées. Il y avait aussi un certain nombre d'entreprises moins pittoresques dont un frigoriste, un vendeur de panneaux en contreplaqué, une imprimerie, la S.I.C.A.G, un agent d'assurances, M. Gérard, quelques plombiers -chauffagistes etc.

On repère encore quelques traces de ces activités : au n° 25 une façade peinte en jaune à même le mur est surmontée de la raison sociale de l'ancienne activité dessinée dans une impressionnante typographie noire et blanche : MORSE RADIO réparateur d'appareils de TSF et de machines à laver tombées en carafe. Au n° 4, occupé maintenant par un bureau anonyme, camouflé derrière des stores vénitiens, des adhésifs miroir et des plantes vertes en bout de course, l'élégance défraîchie de la devanture en marbre signée "Ch. Grossman installateur" rappelle la boucherie qui était établie au même endroit sous le nom de Société Générale d'Alimentation Contre la Vie Chère.

A 20 mètres, rue de Candie, il y a une ancienne station-service ANTAR fermée depuis une dizaine d'années. Son propriétaire, dont la photo du général Massu (personnellement dédicacée s'il vous plaît) veillait sur le bureau, me déclama un jour une de ses rédactions, dont je me rappelle juste un passage sur la timidité de la violette. Il continua à cultiver ses orchidées, en pestant, dans son garage fantômatique, des années après la fermeture. En face, au dos des immeubles impairs de la rue de la forge royale, à la place du gymnase dessiné par Massimiliano Fuksas, le terrain était occupé par des ateliers et des cabanes en bois d'un étage au plus où travaillaient une foule d'artisans, vernisseurs, laqueurs, patineurs etc. Ces baraques ont disparu pendant un incendie en 1973. Le terrain demeura vague jusqu'à la construction du gymnase, dans les années 80. D'après certaines sources fiables, la rue était un repaire de clodos et de junkies. On sent toujours que des parcours ancestraux y ramènent les vagabonds les yeux fermés. Un paisible clochard est notre voisin depuis quelques mois. Il a élu domicile dans un renfoncement abritant la sortie de secours d'un club de fitness par où filtrent des bribes de disco parfois couvertes par les injonctions de l'entraîneur. Installé sur un matelas qu'il ne quitte que rarement : assis le jour, allongé la nuit où il rale comme un bon bourgeois contre les noceurs qui rentrent tard et l'empêchent de dormir.

Anonyme a dit…

J’ai habité de 1956 à 1969 au n°30 qui est maintenant un square. Je me rappelle très bien de la station Antar. En face des vieux bâtiments brulés. Beaucoup de gens avaient tous perdu. Un ami de mes parents avait pu retrouver le bouchon de sa bouteille de gaz ou il cachait toutes ces économies, de nombreux billets partiellement détruit, il était parti avec son bouchon a la banque de France.
Morse radio c’était un peu le fouillis dans ce magasin.
Mme Debove était une dame avec une tenue très stricte avec une permanente, je la revoie avec un Loden marron très claire. Peut-être était-elle gentille, elle m’intimidait beaucoup.
Maria Adenis la boulangère et son mari des gens très gentil. Tout jeune je descendais dans sa cave ou il faisait le pain et surtout les gâteaux. Ils avaient une maison de campagne proche de Paris ou nous allions quelque fois.
Je garde en mémoire tellement de souvenir. Je suis parti dans d’autre région et de nombreux endroit dans le monde .Chaque passage à Paris je fais un tour dans le quartier et si par bonheur je peux garer ma voiture, je déambule à pied.
Merci

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